Vendredi 24 Juin 2005

Le temps de s'installer sur le camping et j'arrive sur le site du Fury Fest vers 16 heures en loupant de peu Right 4 Life. Dommage! Je visite un peu les lieux des méfaits et à ma grande surprise, le site est parfaitement agencé en étant ni trop vaste ni trop réduit. Les scènes du Forum (une immense rotonde) et du Main (la salle des têtes d'affiche) sont l'une à coté de l'autre. Le Velvet qui est de loin la plus petite salle du festival est pour sa part situé à une distance raisonnable des deux autres . Le hall du "Extreme Market" propose un vaste choix de distributeurs, de labels, de boutiques de disques (Overcome Records, The Ages Of Venus Records, Relapse Records, Les Troubadours du Chaos...). Passons aux choses sérieuses, c'est à dire les groupes:

La réputation scénique du combo new-yorkais n'est plus à faire et ce n'est pas cette prestation qui viendra l'égratigner. Putain de concert et putain d'ambiance. Les quatre compères puisent allègrement dans l'ensemble de leur répertoire pour donner un set très diversifié, ce qui est rare pour un groupe de ce style. Avec cette recette, ils arrivent à séduire en concert les plus hostiles. Et oui, Sick Of It All épice sa musique de punk, de la oï et de métal tout en gardant une identité strictement hardcore. La forme physique est aussi au rendez-vous avec un Pete Koller qui gesticule toujours autant et un Armand Majidi qui martèle sa batterie avec une grande dextérité. Pour sa part, Craig Setari maîtrise parfaitement son sujet tandis que Lou Koller hurle comme un détraqué. Ce dernier prend à sa charge le commandement des opérations de la fosse en lançant des "circle-pit" à foison ou en faisant exécuter le traditionnel "braveheart" sur le titre "Scratch The Surface". Pour les non initiés, cette dernière figure de style aussi appelée "Wall Of Death" consiste entre deux morceaux à séparer la foule en deux pour laisser un trou béant au milieu de la fosse et au moment de l'entame de la chanson, les deux parties distantes de quelques mètres et opposées l'une à l'autre se percutent violemment. Impressionnant! Revenons à nos moutons en signalant que l'atout majeur de Sick Of It All reste sa bonne humeur permanente et communicative. Certains nouveaux groupes qui jouent les gros durs sans raison feraient bien de s'en inspirer... A mon humble avis, le meilleur concert de ces trois jours de folie!

J'attendais impatiemment la bande à Mike Patton mais à vrai dire, j'ai été un peu déçu. L'ambiance bizarroïde et hystérique régnant sur leurs disques est fidèlement retranscrite mais pour moi, c'est là que le bas blesse. Je crois que leur musique aussi étrange que décousu ne convient pas à la scène. Enfin, ce n'est que mon avis. Les impressions au sujet de cette prestation que j'ai pu recueillir tant bien que mal sont très souvent à l'apposé les unes des autres. Elles retranscrivent soit un sentiment de rejet soit une approbation sans concession.

Ah, voir l'icône du punk Jello Biafa sur scène était un de mes grands rêves. Merci le Fury Fest! Pour les profanes, je rappelle que Jello Biafra a été le leader des mythiques Dead Kennedys. Il était accompagné dans sa besogne par les non moins mythiques Melvins. Cette institution de la lourdeur musicale a été la source d'inspiration principale d'un certain Kurt Cobain. Ce dernier qui était le voisin du guitariste a même dit sur eux qu'ils étaient le passé, le présent et le futur de la musique.

Revenons au concert à proprement dit. Après une introduction musicale établissant une pression indéniable, Biafra apparaît soudainement accoutré d'une blouse blanche et le spectacle commence véritablement. Conformément à sa réputation, l'ancien chanteur des Dead Kennedys possède un sacré jeu de scène basé essentiellement sur un aspect théâtrale. En effet, il aborde des postures caricaturales ou des mimiques parodiques pour illustrer les thèmes de ses chansons revendicatives. Le support musical est pour sa part ultra carré grâce à la rigueur implacable des Melvins. Après deux ou trois morceaux, le quatuor entame "California Über Alles" des Dead Kennedys pour notre plus grande joie. L'ambiance monte d'un cran et je ne boude pas mon plaisir à entendre cet hymne punk chanté par le maître en personne. Entre deux morceaux, Jello Biafra utilise sa verve habituel pour posticher Georges W. Bush et sa guerre en Irak. Il remercie le peuple français pour son opposition à cette dernière mais il n'oublie pas d'aborder le cas de Jacques Chirac qui en prend pour son grade. Le discours frôle certainement la démagogie mais il faut avouer qu'il a un impact significatif sur le public. Le set se déroule sur la même lignée avant de se clôturer sur le magnifique "Holiday In Cambodia" qui, je rappelle pour les têtes en l'air, est un des titres emblématiques du répertoire Dead Kennedys. Un putain de concert!

Millencolin a été un groupe phare de la scène skate-punk européenne des années 1990 mais leur virage pop en a déçu plus d'un. C'est avec curiosité que j'assiste à leur concert. Malgré un début de set vraiment trop mou à mon goût, le groupe se rattrape ensuite en alternant quelques classiques issus de leur gloire d'antan et quelques-uns de leurs nouveaux morceaux très punk "bubblegum" comme l'excellent "Ray". A mon grand étonnement, la formule fonctionne assez bien sur moi sans pour autant atteindre un niveau de transe. En résumé: un concert plaisant, ni plus ni moins...

Anthrax avec le line-up originel était attendu par de nombreux fans de la première heure. Ah, nostalgie quand tu nous tiens... Le groupe fera plaisir à son public en interprétant tous ses vieux hits du thrash. C'est vraiment pas ma tasse de thé et les solos de guitare à profusion me rebutent. J'ai l'impression d'assister à un revival des années 80 avec des looks que je ne pensais plus jamais revoir. Belladona, le chanteur réintégré pour l'occasion, en est le parfait exemple. Seules Scott Ian et Charlie Benante paraissent encore d'actualité. Je reste juste qu'à la célèbre reprise de Trust: Antisocial. L'ambiance est alors à son paroxysme mais là, je suis au bord de l'overdose. Néanmoins, les aficionados d'Anthrax sont aux anges et c'est là le principal. Je pense tout de même que la seconde formation d'Anthrax aurait été plus approprié dans ce festival car la voix de Bush et les compositions qui l'accompagnent transpirent nettement plus la modernité...

 

Samedi 25 Juin 2005

Après avoir attendu une demi-heure en plein soleil pour rentrer dans le site, je me dirige vers la grande salle (le main stage) pour assister au concert d'H20. Les mecs de Madball sont sur le coté de scène pour supporter la bannière du crew D.M.S. dont les deux groupes en question sont membres actifs (D.M.S. pour Demonstrating My Style). Le set débute en grande pompe grâce à une excellente chanson qui a pour fil conducteur l'introduction de War Pigs de Black Sabbath. Les titres défilent à fond la caisse sous le signe du hardcore mélodique à la californienne malgré que H20 soit d'origine new-yorkaise. La prestation du groupe est plus que convaincante avec son chanteur Tobby Morse qui se démarque des autres en se donnant à 100% sur scène. Le concert se ponctue avec un "Guilty By Association" d'anthologie où Freddy Cricien de Madball vient pousser la chansonnette comme il l'avait fait pour l'album "F.T.T.W.". Ça promet pour la suite...

L'engouement suscité par le combo de Los Angeles s'est bâti grâce à leurs concerts endiablés. Le Fury Fest me donnait enfin  l'occasion de vérifier si leur solide réputation était pleinement justifiée. Je n'ai pas été déçu par leur prestation car leur hardcore brutal basé sur une architecture rythmique old school est taillé au millimètre pour la scène. L'efficacité est la clef de voûte soutenant Terror. La réaction du public est quasi-immédiate et d'après les spécialistes en gesticulations musclées, le pit fut l'un des plus monstrueux du festival. Par contre, les 30 minutes offertes à nos compères ont été largement suffisantes car leur musique me parait trop linéaire pour tenir plus longtemps.

Programmé entre deux monstres de brutalité (Terror et Madball), le punk celtique de Flogging Molly a apporté un soupçon de légèreté au festival français des musiques de l'extrême. Les membres du groupe puisent leurs inspirations autant dans leurs origines irlandaises que dans leurs passés respectifs dans le circuit punk. Sur une architecture traditionnelle d'une groupe de rock (guitares, basse et batterie), une violoniste et un accordéoniste viennent se mêler au jeu pour donner une délicieuse saveur folk à leur musique festive. Pour les connaisseurs, Flogging Molly est le chaînon manquant entre les Pogues et Dropkick Murphys. La formule transpirant le malt et le houblon prend vite auprès du public qui ne se fait pas prier pour bouger comme des dératés en poussant la chansonnette sur leurs refrains fédérateurs. La rotonde prend des allures de pub irlandais et il ne manquait plus que le bar propose de la Guinness pour que l'illusion soit parfaite. Dommage que le planning soit si strict, mon aspérité  pour la musique primaire prend le dessus sur ma pauvre âme et cet état de fait me pousse malheureusement à quitter Flogging Moly en pleine action pour aller rejoindre les papes du hardcore réunis sous l'étiquette Madball.

Après le thème musical du film "Terminator" en guise d'introduction, les princes du hardcore débarquent sur la scène en plaçant immédiatement la barre très haut avec l'efficace "Hold It Down". La réponse du public ne se fait pas attendre et le pit prend des allures d'émeutes. Hoya et Mitts chargés des instruments à cordes adoptent des postures stoïques pour mieux être implacables en ce qui concerne l'exécution de leurs titres. Cette solide base musicale permet au charismatique Freddy Cricien de faire son show impeccablement huilé. Le groupe puise bien évidemment dans ses morceaux de choix: "Set If Off", "Look My Way", "Demonstrating My Style", "Smell The Bacon"... Ils n'oublient pas de saluer l'héritage laissé par Agnostic Front en interprétant "It's My Life" que Freddy a chanté pour la première fois devant un public à l'age de 7 ans avec le groupe de son grand frère Roger Miret. En avant-première, les membres du combo new-yorkais nous donnent un avant goût de leur nouvel album avec deux extraits: "The Legacy" et "Behind These Walls". Très prometteur! Que dire de plus sinon que Madball, fidèle à sa réputation, a encore tout écrasé sur son passage. Pour ma part, un des meilleurs moments du festival!

Aux alentours de 18h30, les anglais de The Business se mettent au charbon pour distiller leur oï sur la petite scène qui est parfaitement calibrée pour ce genre de distraction. Rappelons avant de rentrer dans le vif du sujet que cette véritable institution punk prolétarienne existe depuis 1980. La bière et le football imbibent leurs paroles pour parfois tomber dans le ridicule mais sans jamais flirter avec des idées nauséabondes. Leurs compositions basiques et entraînantes sont exécutées avec une grande précision et la formule fait recette auprès du public. Un concert sympathique...

Le set de Murphy's Law devait normalement s'enchaîner avec celui de Madball mais un homme de l'assistance annonce au micro que les membres du groupe sont introuvables. Il précise que le show sera peut être reprogrammé dans le courant de la soirée. Un peu plus tard, quelques affichettes apposées près du Velvet Stage annoncent que le groupe new-yorkais jouera bel et bien ce soir mais l'information ne semble pas avoir bien circulé auprès des festivaliers. Pour preuve, la salle était à moitié vide à l'entame du set des new-yorkais.

Pendant les balances, le chanteur Jimmy G. retrouve avec plaisir son vieux pote Harley Flanagan (Cro-Mags, Harley's War). Petit rappel historique, les deux compères ont fondé Murphy's Law en 1983 mais Flanagan quittera rapidement le groupe pour se consacrer aux mythiques Cro-Mags. Le concert débute sur deux classiques du hardcore festif: "Quest For Herb" puis "Crucial Bar-B-Q". Jimmy donne tout de suite le ton en buvant du Jack Daniel's, en crachant de la bière, en allant à la rencontre du public et en emmerdant les videurs. Ces derniers sont hallucinés par le comportement du chanteur (Jimmy G. tentera même d'en faire chanter un mais sans succès). Pour commémorer le bon vieux temps, Harley Flanagan prend la place du batteur pour interpréter "Beer". Le groupe enchaîne ensuite sur "Ska Song" et un gars du public propose un pétard à Jimmy G. qu'il accepte bien entendu. Le bienfaiteur se verra offrir une bière en guise de dédommagement. Jimmy G. invite Harley Flanagan (qui immortalisait le moment en filmant) à s'asseoir près de la batterie pour fumer l'offrande faite par le public . Le reste du set se déroule dans le même état esprit. Pour résumer et en parodiant le titre de l'un de leurs disques: Beer, Smoke and Live! Pour définir les derniers morceaux à jouer, le chanteur demande simplement à quelqu'un choisi au hasard quel titre il veut entendre. J'allais oublier de mentionner le solo de cannette du batteur qui fut un moment mémorable.

Pour moi, le show de Murphy's Law fut l'un des meilleurs du Fury Fest pour son aspect festif, sa spontanéité  et son non professionnalisme. Entendre sur ce festival un groupe de hardcore qui ne se prend pas au sérieux  ou qui ne se la joue pas gros durs était tellement rare que ce concert fut pour moi une véritable bouffée d'oxygène. En relisant la chronique, je m'aperçois que je me suis focalisé sur le charismatique chanteur mais il ne faudrait pas oublier pour autant la prestation des trois autres qui furent toutes aussi magistrales.

L'immense bannière apposée au fond de la scène annonce la couleur:"25 Years Of Anarchy And Chaos". En effet, The Exploited existe depuis un quart de siècle et leur radicalité au service du punk tendance destroy n'a pas varié d'un pouce. Le charismatique chanteur Wattie est accompagné par son frangin à la batterie et par deux jeunes inconnus aux instruments à cordes. Le set débute sur "Let's Start a War" amputé de la basse car la tête d'ampli a rendu l'âme. Le temps de changer la pièce défectueuse que Wattie comble en faisant chanter le fameux refrain de "Exploited Barmy Army", le concert redémarre ensuite à fond la caisse. The Exploited puisera habilement entre les morceaux d'une puissance rare issus de ses deux derniers albums et les nombreux classiques qui jonchent la longue carrière du groupe. Pêle-mêle: "Beat The Bastards", "Alternative", "Troops Of Tomorow", "Punk's Not Dead"... Wattie qui au passage tournera à l'eau durant l'intégralité du concert hurle dans son micro comme personne tandis que les deux jeunes recrus amènent au groupe une nouvelle dynamique forte agréable. Le batteur n'est pas en reste en exerçant un martelage implacable des fûts. Le grand moment du concert restera sans conteste "Sex And Violence" où Wattie invite deux demoiselles à venir faire les choeurs. Les videurs seront un peu déstabilisés par cet événement et ils entameront une course-poursuite avec les intrus pour les chasser de la scène. A part ce menu détail, un concert des plus appréciables...

Harley Flanagan et son groupe avaient la charge de clôturer la programmation du samedi sur le Velvet Stage. Pour mémoire, le bonhomme est à l'origine des mythiques Cro-Mags mais d'énormes tensions avec le chanteur John Joseph ont gangrené la carrière du combo new-yorkais qui s'est révélée être la plus tumultueuse et la plus chaotique de l'histoire du hardcore. Après une énième tentative de reformation de son groupe fétiche où d'anciennes rancunes ont refait surfaces, il semble que Harley Flanagan s'est fait à l'idée de ne plus exploiter l'enseigne Cro-Mags. Il a donc décidé de continuer sa quête musicale en 2001 sous le nom "Harley's War" où de nombreuses figures du hardcore interviennent épisodiquement (Darryl Jenifer des Bad Brains, Crasy Jay Skin de Warzone, Rocky George de Suicidal Tendencies...).

Le leader Harley Flanagan a du métier dans son escarcelle car malgré une salle assez clairsemée, il a su mettre le feu au poudre avec un set essentiellement composé de reprises de Cro-Mags. Après tout, il en est l'auteur. Les classiques de son ancien groupe seront tous passés en revue (Malfunction, Street Justice, We Gotta Know, Hard Times...). Il est dommage que mon état de fatigue m'ait empêché d'apprécier le concert à sa juste valeur. Mais ce Harley Flanagan, quel putain de frontman! Son double rôle de bassiste et de chanteur ne l'empêche pas d'avoir une sacré présence scénique et en véritable patron, il tient à lui tout seul la machine infernale. Ça fait plaisir de voir une légende vivante du hardcore en grande forme!

 

Dimanche 26 Juin 2005

Apprenant que Duane Peters et ses US Bombs ne joueraient pas à l'heure prévue (leur set se déroulera dans le soirée sur une scène improvisée à l'extérieur et dire que j'ai loupé ça!), je me dirige vers le Main Stage où Anti-Flag est en pleine besogne. Bonne surprise, le groupe déploie une énergie punk étonnante et il reçoit un excellent accueil du public malgré l'heure précoce pour ce genre d'événement. Je comprends pourquoi Anti-Flag est aussi en vogue et pour une fois, je ne trouve pas cet engouement démérité.

C'est enfin l'heure de retrouver le bon vieux Rick TA Life avec ses longues dreadlocks et son corps tatoué à l'extrême. Comme sur la majorité des concerts de la rotonde, le son n'est pas excellent mais les techniciens ont réussi à sauver les meubles. Le set débute par le classique "Strength Through Unity" et l'ambiance dans le pit commence à monter. Le réputé frontman est à la hauteur de l'événement et il passera le plus clair de son temps dans la fosse pour faire pousser la chansonnette au public. Le set de 25 TA Life est des plus efficaces et il se déroule sans incident si l'on excepte le moment où le batteur pète le timbre de sa caisse claire. L'alternance des morceaux lents et lourds avec ceux orientés old school dressent un véritable panel du hardcore. Les traditionnelles reprises sont évidemment de la partie avec "As One" de Warzone dédicacé à son chanteur disparu Raybeez puis c'est au tour de "Crucified" composé par Iron Cross mais popularisé par Agnostic Front. Un putain de concert!

Je me dirige ensuite vers le "X-Market" et là, je retrouve Rick TA Life en train de vendre son merchandising. J'échange quelques mots avec lui. Il pourrait se la jouer avec son passé dans le hardcore mais non, le garçon se révèle être très sympathique et chaleureux. Une leçon à méditer pour certains...

J'arrive en fin de set à l'instant où le chanteur fait un léger malaise provoqué par la chaleur écrasante de la rotonde. Un léger moment de flottement puis le brave revient pour clôturer le concert. Les membres de Napalm Death embrayent immédiatement sur leur fameuse reprise des Dead Kennedys: "Nazi Punks Fuck Off" avant d'en finir sur une de leurs compositions. C'est brute et efficace. Dommage que l'épuisement m'ait empêché de voir l'ensemble du show car le peu que j'en ai entendu m'a bien botté. A revoir!

J'avais été enchanté de la prestation des Misfits lors de l'édition 2004 du festival de Dour. J'étais enthousiaste à l'idée de les retrouver un an plus tard malgré le départ du batteur Marky Ramone. Mais la fête fut gâchée par un son exécrable à la limite de l'inaudible. Ah, cette rotonde et son toit métallique de malheur! J'étais tellement dégoûté que je suis parti avant la fin du concert. Pourtant, le line-up était plus qu'alléchant: Jerry Only, membre originel du groupe, entouré par deux anciens Black Flag: Dez Cadena et Robo. Tous les ingrédients étaient réunis pour donner une moment inoubliable. Dommage!

La scène principale est bondée pour voir la légende du rock'n'roll teigneux qui commémore à l'occasion de cette tournée ses 30 années d'existence. Les lumières s'éteignent et le groupe arrive décontracté. Avec ses lunettes de soleil sur le nez, Lemmy annonce la couleur en clamant "We are Motörhead and we play rock'n'roll" et le show peut alors débuter sous les meilleurs auspices. Les titres défilent sans aucun problème et en accord avec les premières paroles du légendaire bassiste chanteur, on s'aperçoit vite que le trio a décidé d'explorer la frange rock'n'roll de son répertoire. L'exécution des morceaux frise bien évidemment avec la perfection et de plus, Motôrhead a bénéficié d'une sonorisation quasi-parfaite (peut être la meilleure du festival). La prestation du vieux bougre de Lemmy est fidèle à sa réputation exceptionnelle tandis que les mimiques du batteur sont impayables (un vrai rocker!). Le troisième larron tire aussi son épingle du jeu en maîtrisant sa  guitare d'une main de maître. Le double rappel se révélera assez monstrueux avec "Ace Of Spades" et "Overkill". En résumé: la légende est perpétuée et renforcée!

 

Bilan du Fury 2005

Mon Top 5

1

2

3

4

5

 

Après avoir pris connaissance des nombreuses critiques circulant sur le net dont certaines me paraissent vraiment injustifiées tant elles sont acerbes envers son programmateur musical, je suis pour ma part un peu révolté par le dénigrement systématique du Fury Fest qui semble être devenu un sport national dans la scène hardcore française. OK, l'organisation fonctionnelle était loin d'être parfaite mais il ne faut pas oublier que ce festival est jeune et le comparer à d'autres structures étrangères existantes depuis des lustres me semble être excessif. Il faut laisser le temps au temps et ce projet ambitieux de réaliser un tel festival réunissant toutes les tendances extrêmes me parait salvateur pour le paysage musical français.

Ceux de la scène hardcore qui critiquent la programmation veulent certainement rester cloîtrer dans leur chapelle étroite mais vu le nombre de groupes présents, ils ne sont pas obligés d'assister à tous les événements du festival. Moi, je ne suis pas un grand fan de métal mais comme on dit, il en faut pour tout le monde et je ne pense pas qu'un tel festival soit rentable (et oui, c'est le nerf de la guerre) si un seul courant est représenté. Pour reprendre un maxime: si vous n'aimez pas, n'en dégoûtez pas les autres. En plus, les prestations auxquelles je ne prêtais pas d'intérêt particulier me permettait de souffler un peu et je vois pas comment j'aurais pu assister physiquement à plus de concerts intéressants. Ah, moi qui croyais que hardcore était synonyme de tolérance...

A l'exception de quelques débordements aussi puérils que débiles au camping, l'ambiance générale était vraiment très agréable comme quoi, les différents publics des musiques extrêmes peuvent se mélanger sans aucun problème.

Pour conclure, un grand merci à celles et à ceux qui m'ont permis d'assister à un tel événement que je ne pensais possible qu'à l'étranger et dans l'espoir d'une nouvelle édition même si elle parait compromise pour des soucis financiers et organisationnels...

 

The Hardcore-Punk Connection

Dernière modification: 09/05/2006